« Je crois que je n’avais pas réalisé l’immensité des actions de l’association »
À 25 ans, après avoir obtenu sa thèse et effectué des remplacements en cabinet, Typhaine a pris la décision de s'engager dans une mission à long terme. Originaire de Strasbourg, elle a choisi de partir à l'autre bout du monde, au Cambodge, pour rejoindre l'équipe de Pour un Sourire d'Enfant.
« Quand je suis arrivée au centre PSE, j’étais impressionnée. Impressionnée par l’accueil chaleureux que j’avais reçu, impressionnée de voir tant de sourires sur les visages, impressionnée par l’ampleur de PSE. J’avais vu le film « Les Pépites » qui reprend l’histoire de PSE. Mais je crois que je n’avais pas réalisé l’immensité des actions de l’association. »
La première volontaire 6 mois au sein du service médical
À son arrivée, Typhaine a inauguré le poste de première volontaire au sein des services médicaux de PSE. Après la pandémie de Covid-19, le service dentaire a constaté un retard dans la prise en charge des patients, qui s'est accentué avec la rénovation du cabinet dentaire. Avec un dentiste à temps plein et deux à mi-temps, le service avait besoin de renfort. Typhaine a répondu favorablement à cet appel à l'aide.
« Je suis arrivée à PSE avec pour mission principale de soigner et de redonner le sourire aux enfants. Quoi de mieux qu’une mission dont l’objectif est directement lié au nom de l’association « Pour un Sourire d’Enfant ». Étant la première volontaire 6 mois au sein du département, il a tout d’abord fallu que je comprenne le système à PSE, et que je me fasse une place au sein de l’équipe. Ce fut pour moi un véritable défi de travailler avec une culture différente de la mienne. Au fur et à mesure, nous avons gagné la confiance les uns des autres ce qui nous permet aujourd’hui de travailler ensemble efficacement. »
Une mission de prévention
« En étant dentiste ici, j’ai réalisé la chance que nous avions en France avec notre système de santé. J’ai effectué des recherches sur le site de l’OMS et j’ai découvert qu’au Cambodge, les dépenses de santé liées aux soins dentaires étaient seulement de 1$ par an et par personne. Pour la population cambodgienne, la prévention est une notion quasiment inexistante. Je retire quotidiennement des molaires (dents adultes) à des adolescents alors qu’en France, ceci arrive rarement ».
Pour éviter cela, le cabinet dentaire de PSE essaie d’augmenter la prévention et le check-up des étudiants. « Il vaut mieux prévenir que guérir. Mais cela est un défi ici. Nous essayons d’expliquer aux élèves, aux professeurs et aux familles qu’il est important d’aller chez le dentiste avant d’avoir mal. Cela passe par une augmentation du nombre de check-up directement dans les classes pour accroitre les diagnostics et la prise en charge des urgences non douloureuses. PSE organise deux fois par an une distribution de dentifrice et de brosses à dents dans nos communautés, ainsi qu'une session d'information sur la santé bucco-dentaire dans les classes ».
Un sourire pour un métier
À PSE, on ne manque pas de success stories. Et c’est aussi le cas au cabinet dentaire. « Un jour, Chhat, un étudiant de l’école d’hôtellerie, est venu me voir car il lui manquait une incisive. Un serveur sans sourire, c’est compliqué... Nous avons réfléchi à une solution temporaire pour lui permettre de le retrouver. La veille de son dernier rendez-vous, Chhat m’apprend que le lendemain, il a un entretien pour un stage au Raffles (hôtel prestigieux à Phnom Penh). Quel beau timing ! Après avoir comblé l’édentement avec un bridge provisoire en composite, j’ai vu Chhat transformé et confiant ! Aujourd’hui, il travaille au Raffles, avec un beau sourire qu’il ne cache plus. N’est-ce pas un bel exemple pour la devise de PSE : de la misère à un métier ! »
Un volontariat à temps plein
Lorsqu'un volontaire s'engage pour une mission de 6 mois à PSE, il a l'opportunité de vivre au sein du centre, ce qui lui permet de passer du temps avec les pensionnaires qui résident également sur le campus.
« Cette mission m’apporte beaucoup de joie. Je fais de belles rencontres tant parmi les volontaires que le staff et les enfants. J’ai aussi eu la chance de pouvoir créer une belle relation avec Mamie, la fondatrice de PSE. C’est une femme extraordinaire, dotée d’humilité, d’humour et avec de belles émotions. »
« Au cabinet, je suis celle qu’on a peur d’aller voir, mais dehors, sans ma tenue, je suis comme une grande sœur pour les pensionnaires. Quand je traverse PSE le soir et le week-end, ce sont des échanges de sourires, des regards, de la joie. Nous avons du soleil toute l’année au Cambodge certes, mais notre plus grand soleil ce sont tous ces sourires au quotidien. Quelle joie de se lever le matin au sein du centre et de voir tous ces sourires ».
