Au Cambodge, la seule école de cinéma du Royaume, l'école de cinéma de PSE, accueille chaque jour des jeunes passionnés, que rien ne destinait à être là. En effet, les étudiants sont issus des familles les plus pauvres du pays, et ont été sélectionnés sur critères sociaux. Chaque année, ils sont environ 70 au sein de l'école à se former en cinématographie (caméra, éclairage, son, gestion de la production du film...) et post-production (montage sur différents logiciels, étalonnage, son...). A la tête de cette formation se trouve Nicolas Sacré, un belge de 46 ans.
Donner du sens à sa vie
Après 16 années passées dans une société de production belge comme spécialiste de la post-production, Nicolas ressent un réel besoin de changement et part à l'aventure en Asie. Alors qu'il a posé bagages au Cambodge, il rencontre un expatrié français qui lui parle de l'ONG Pour un Sourire d'Enfant et de son école de cinéma, alors en recherche d'un directeur. « J'avais besoin de redonner du sens à ce que je faisais, donc j'ai tout de suite été intéressé. J'ai vu le film-documentaire Les Pépites, et je me suis dit que c'était ça que je voulais faire » se souvient-il avec un large sourire.
« Chez PSE, je mets toute mon énergie pour que les décisions prises soient les meilleures possibles pour les jeunes de l'école » témoigne le quadragénaire. « C'est une grande fierté de travailler ici. Je participe à un projet qui aide à améliorer la vie de milliers d'enfants et de jeunes, cela fait du bien. Certes, il y a eu des moments difficiles : travailler dans un autre pays, dans une autre langue, avec des personnes d'une autre culture, ce n'est pas toujours évident, surtout dans un pays avec une telle histoire. Parfois, certaines choses me semblent évidentes, mais elles ne le sont pas pour mes collègues khmers, et inversement. Alors on s'adapte ! »
Une école unique
Parrainée par le réalisateur Patrice Leconte, l'école du cinéma de PSE est véritablement unique au Cambodge. Elle offre l'opportunité à des jeunes sortis de la misère de contribuer aujourd'hui à l'essor du cinéma cambodgien qui, en plus d'être formés à un métier qualifié, reçoivent nourriture, soins et protection. L'aide à leur famille est également essentielle pour s'assurer qu'ils viennent étudier au lieu de travailler. Aux côtés d'autres filières de formation professionnelle, comme l'hôtellerie, le bâtiment ou la gestion, l’école du cinéma est l'aboutissement du parcours des bénéficiaires qui, pour la majorité, sont accompagnés par l'association depuis la petite enfance, en passant par des programmes de scolarisation personnalisés en fonction de leurs besoins.
Certains étudiants de l'école de cinéma ont participé aux tournages de plusieurs films dont notamment le long-métrage d’Angélina Jolie D’abord, ils ont tué mon père retraçant les horreurs du régime des Khmers rouges entre 1975 et 1979, ou encore les films Onoda 10.000 nuits dans la jungle et White Building, le premier ayant été sélectionné au Festival de Cannes et le second au Festival de Venise. De véritables opportunités pour ces jeunes qui contribuent aujourd’hui à l’essor du cinéma au Cambodge !
« Je suis heureux et fier car 100% de mes élèves ont trouvé un travail ! Ils représentent brillamment le slogan de l’école de cinéma : passionnés et professionnels » conclut Nicolas.
