« Après mes études, je voulais faire une mission humanitaire de longue durée et avec un réel impact. Lors de mes recherches, j’ai vu le film « Les Pépites » et j’ai de suite contacté un ami de ma sœur qui avait fait les camps d’été de Pour un Sourire d’Enfant. Ce témoignage m’a convaincu, j’ai postulé et quelques semaines plus tard, je partais pour être assistante professeure d’anglais à Phnom Penh. »
Une mission qui a du sens
Sur place, Agathe assiste les professeurs d’anglais. Elle prépare des activités pour les classes et entraîne les étudiants en formation professionnelle à parler en anglais lors de situations professionnelles. Elle anime aussi le « conversation club », un atelier ludique qui se réunit quatre fois par semaine et où elle propose des jeux, des vidéos, ou aborde des sujets d'actualité pour engager un échange. Agathe est aussi responsable du « speaking time » : des moments où, lors des récréations, les élèves parlent seulement en anglais. Cela leur permet de se sentir plus confiant à l’oral. « La majorité des étudiants sont volontaires, ils ont envie d’apprendre, ils sont curieux. Il y a plein de choses à mettre en place, je vais devoir trouver des activités et des moyens originaux pour leur apprendre l’anglais. »
Toutefois, Agathe ne parle pas khmer et cela peut se révéler compliqué lorsque le niveau d’anglais de certains élèves est faible. “Certains ont un bon niveau en anglais donc il faut juste les corriger sur leur prononciation ou sur la formation de leur phrase. Pour les 4-5 qui ont plus de mal, je parle lentement, je répète avec des mots différents jusqu’à ce qu’ils comprennent. Je leur fais répéter les nouveaux mots, on mime ou on dessine au tableau.”
Accompagner les jeunes dans leurs projets
Chaque année, l’école de langues organise un concours d’anglais. Cet évènement permet aux participants de prendre confiance en eux et de sortir de leur zone de confort tout en s’améliorant en anglais. C’est aussi un moment de cohésion pour les élèves des différentes formations au cours duquel peut naître un intérêt pour les langues. Globalement, ce permet aux professeurs et à toute l’équipe de PSE d’apprécier l’investissement des élèves.
Cette année, les professeurs d’anglais ont demandé à Agathe si elle pouvait s’occuper d’un groupe d’étudiants pour le concours de sketch. Pour cette épreuve, deux équipes devaient chacune proposer un sketch sur le thème de leur choix. Agathe a pris en charge une équipe de 5 étudiants qui ont choisi le thème de l’éducation et les a aidés à mettre en place et à perfectionner leur projet.
« Mon équipe a écrit son script toute seule, puis ils ont commencé à le jouer face à moi. Je leur ai proposé de corriger leur texte en leur expliquant comment on formait une phrase en anglais. Une fois qu’ils connaissaient bien leur script, on les a fait travailler sur les compétences théâtrales : savoir utiliser les expressions du visage, utiliser tout son corps, savoir exagérer les mouvements…”
Chhuy, étudiant et participant au concours, nous partage son expérience sur scène : « J’ai participé à la compétition de sketch. J’étais très heureux car le public a beaucoup ri ! Cet exercice m’a permis de parler devant beaucoup de monde et d’améliorer mon niveau d’anglais car j’ai appris de nouveaux mots et la bonne manière de les prononcer. »
Encouragements, stress et récompense
“J’espère qu’ils vont s’amuser car à toutes les répétitions qu’on faisait ensemble, ça se voyait qu’ils étaient trop contents, ils avaient le sourire tout le temps et ils n’étaient pas stressés parce qu’au fur et à mesure, ils s’étaient habitués. Mais le jour J, comme ils jouent face à leurs amis et à tous les étudiants de PSE, je sais qu’ils étaient un peu stressés. Je lesentendais ce matin : “Je suis si stressé, je suis si stressé…”. C’est là où le rôle de coach est important pour leur donner confiance en eux et les rassurer avec des messages comme “croyez en vous !”.”
L’équipe qu’Agathe a préparé n’a finalement pas gagné le concours de sketch.
« Je suis quand même très fière de la prestation de mon équipe. Ils ont réussi à s’amuser sur scène, malgré le stress, et c’est le plus important. ».
Les deux équipes ont reçu un petit cadeau pour leur participation, même si l’’objectif de ce concours n’est pas réellement la récompense, mais tout ce que les participants peuvent en tirer pour la suite de leur parcours. “J’ai participé au concours d’expression orale. Je me suis beaucoup entraînée sur ma prononciation et mon langage corporel. J’étais stressée mais aussi sereine quand je suis montée sur scène. Je suis fière de moi et je me sens plus confiante !” témoigne Nary, étudiante à Pour un Sourire d’enfant.
